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Jeanne d’Ÿ vit près de Granville où elle est née, puis abandonnée, du moins, le croit-elle. Violée à 12 ans jusqu’à accoucher à 14 ans d’une enfant mort-née, elle s’enfuit et va vivre au presbytère de Bréhal avant d’être mariée à un vieillard mourant. Jeanne d’Ÿ hérite de tout, mais aussi du passé du vieil homme, son défunt mari, et du frère de ce dernier mort quelque temps après. Jeanne deviendra, au fil des années, une mère comblée et riche après avoir découvert ses origines et surtout après avoir fait face aux lourds secrets de la vie passée de son époux.
Illustration : Tifenn-Athénaïs David (Instagram : la_petite_fee_spaghetti)
- Langue : Français
- Broché : 361 pages
- 18€
Code ISBN : 978-2494806184
Editeur : Amazon
Année : 2024
J’avais donc définitivement quitté mon presbytère, avec eux deux, mes deux moines, le mardi matin suivant et ils m’avaient présentée aux deux fermiers, deux frères très âgés, l’un d’eux était alité, pratiquement mourant, un moribond, l’autre n’était guère mieux, mais au moins il était debout. Les deux moines étaient repartis presque aussitôt.
— Et vous allez me laisser là, avec ces vieillards ? dis-je assez apeurée par la situation plus qu’insolite.
— Jeanne, c’est une occasion d’avoir un emploi où tu seras seule à aider ces deux vieux paroissiens...
— Mais je suis loin de tout...
— Jeanne, mais tu as besoin de quoi ? Ils sont fermiers, ils ont tout ce qu’il faut, un jardin avec des légumes, des volailles, des porcs, des vaches pour le lait, mais aussi des brebis et des chèvres si tu veux faire du fromage... Que veux-tu de plus ?
— Mais que dois-je faire ? demandai-je les larmes aux yeux d’être abandonnée à mon triste sort.
— Jeanne ! répondit Marguerin en me fixant. Crois-moi, c’est pour ton bien, je suis sûr et certain que tu vas être très heureuse ici. Le village Touquerant n’est pas grand, deux ou trois maisons, mais tu es dans la plus belle des trois, la plus grande, avec un beau terrain...
— Mais tout ça est à ces vieux messieurs, ces deux frères...
— Jeanne, ils n’ont pas de descendance, ils n’ont pas de famille...
— Mais je ne comprends pas ! dis-je étonnée.
— Jeanne, ils nous ont demandé si nous connaissions une jeune femme qui mériterait d’être leur héritière... Écoute bien, ma Jeanne, ces deux messieurs veulent que tu hérites de tout ce que tu vois là...
— Mais je ne les connais pas du tout, je n’avais même pas entendu leur nom avant de venir ici ! ...
— Comme nous te l’avons dit, ils n’ont plus personne qui vient les voir depuis de nombreuses années...
— Mais que dois-je faire ?
— Je crois, continua l’abbé Lemonnier, que tu devras te marier avec...