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"Alors que nous étions tous les trois avec Lucien et Lucet et que Gilles donnait des instructions quant à l'enquête concernant la boulangerie, Julien arriva en courant et en hurlant depuis le fin fond du couloir de la brigade.
- Papa ! hurla-t-il en pleurs. Papa ! Papa ! Tonton Gilles !
Je sortis précipitamment de la pièce, totalement affolé, Julien, mon fils, arriva dans l'encadrement de la porte au même moment.
- Thomas ! C'est Thomas, il m'a dit de venir ici, Adrienne est malade, elle vomit. Elle vomit depuis cette nuit, elle a très peu dormi. Elle n'est pas bien du tout... Papa, elle ne va pas mourir, hein ? se mit-il à pleurer. On a mangé les champignons hier, on en a tous mangé, mais pourquoi il n'y a qu'elle qui soit malade comme ça ?
Nous partîmes tous, chacun du côté que nous avions prévu, Gilles vers la place de la Roulais afin de récupérer son cousin médecin, puis Philippe-Marie, Julien et moi vers chez nous où nous retrouvâmes Mathilde totalement effrayée, des larmes plein les yeux. Thomas venait de sortir sur le palier quand j'arrivai en haut.
- Et toi tu n'aurais pas pu me dire que ma fille était malade avant que je ne parte ce matin ? m'énervai-je en le voyant.
- Bonjour, Père ! me remit-il à ma place. Désolé, mais avant tout, elle est mon épouse, et c'est elle qui ne voulait pas déranger. Cependant, depuis ce matin, c'est pire, elle vomit de plus en plus, à peine elle se lève, elle vomit. Elle ne peut rien manger.
- C'est vrai, pardon Thomas, bonjour ! C'est peut-être aussi bien, oui ! Mais ce qui m'inquiète... dis-je alors que Mathilde qui m'avait entendu sur le palier sortit de chez nous.
- Qu'est-ce qui t'inquiète ? dit-elle aussitôt. Et où est Gilles ? Et son cousin, Victor, le docteur, il n'est pas là ?
- Gilles est allé le chercher, ils ne vont pas tarder.
- Qu'est-ce qui t'inquiète ? Ce sont les champignons, c'est ça ? Elle a été empoisonnée ?
- Certainement les champignons, oui, mais pas la peine de parler d'empoisonnement, attendons Victor !
Gilles arriva quelques instants après avec son cousin assis sur la croupe de son cheval.
- Je peux la voir ? dit alors Victor en arrivant.
- Là ! s'écria Thomas en ouvrant la porte de son logement. Je vais te conduire à la chambre.
Nous allions tous entrer quand Victor se retourna en nous entendant franchir le pas de la porte.
- Excusez-moi, mais Adrienne est ma patiente à présent, et je ne veux personne près de moi, pas même son mari. C'est ainsi, non discutable !
Il se passa encore au moins dix bonnes minutes, sans que personne n'ouvre la bouche, sans que personne ne se regarde et jusqu'au moment où Victor entrouvrit la porte de l'appartement. Il appela Thomas, puis Gilles également. Victor avait demandé à mon frère d'entrer, pas à moi son père, mais à Gilles son oncle.
- J'ai peur, Gilles ! dis-je alors qu'il allait entrer chez ma fille. Il ne m'appelle pas, c'est que c'est grave, très grave ! pleurai-je à nouveau.
Après quelques heures, enfin, de longues minutes, disons plutôt quelques secondes à attendre devant la porte et donc sur le palier, elle s'ouvrit enfin..."
Jan et sa brigade font face à des empoisonnements répétés dans la ville et la région dans qu'on arrive à trouver le coupable qui sévit rapidement et sans laisser le moindre indice. Une enquête qui est menée alors que les morts se succèdent. Jan Cocheril est à nouveau soumis à une histoire sordide au cœur de la ville de Saint-Malo.
Tome 11 de la saga Jan Cocheril
Illustration : Tifenn-Athénaïs David (Instagram : la_petite_fee_spaghetti)
541 pages