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"Simon ! Tu aurais deux minutes à me consacrer, s'il te plaît ? cria-t-il en levant le bras en sa direction.
- Tu as un frère qui se prénomme Simon ? J'aurais pensé à Miguel, ou Julio, ou que sais-je ? Tu t'appelles bien Pedro...
- Ce sont les gars qui m'appelle ainsi, mais je m'appelle Pierre !
- Oh d'accord ! Alors je comprends mieux dans ce cas-là...
- Eh oui, tu vois, tout comme toi, j'utilise un prénom qui n'est pas le mien...
- Comment ça ? Que veux-tu dire par-là ? répondis-je assez angoissé.
- T'inquiète, je continuerai à t'appeler Boniface, mais je sais parfaitement qui tu es ! Ton secret sera bien gardé... Je ne veux pas chercher à savoir ce qui t'a poussé à changer ton mode de vie, mais les journaux - enfin c'est une certaine presse que tu ne lis probablement pas - ont fait paraître un article sur ton père. Si tu me dis que tu t'appelles "frère Boniface", pour moi, tu resteras ce frère Boniface, ne t'inquiète surtout pas pour moi, et pour les autres gars, tu fais comme tu l'entends. Ça ne change strictement rien entre nous deux. Il y a des gars, ici, qui ont des casiers judiciaires, pour ma part, ce sont des gars qui travaillent pour que nous mettions les manèges en place, un point c'est tout ! Ce qu'ils ont fait avant, ou ce qu'ils feront après, ne me regarde pas. Ça te va ?
- Je... je... Enfin, je ne sais pas quoi dire. Tu parles de quel genre d'article, en fait ? Tu sais quoi de ma vie ?
- Attends, on en parlera après ! Simon arrive...
- Ah OK ! Merci !
- Simon ! Est-ce que ça t'ennuierait de rester avec Étienne ? Je veux dire, à son stand ?
- Ton p'tit beau-frère ? Il a quoi ?
- La carabine !
- Trop cool ! C'est ce que je voulais... Tu as un souci de dernière minute ?
- Dison que...
Pedro s'arrêta en me regardant n'osant pas en ajouter.
- Disons que c'est moi qui pose problème ! l'aidai-je alors. Je me suis juré de ne jamais toucher à une arme et je dois bien reconnaître que le stand des carabines, ce n'est pas vraiment mon truc.
- Ah OK ! répondit Simon très étonné. C'est rare pour un mec de ne pas aimer les armes, mais bon, je respecte, personnellement ça m'arrange bien, j'aime ça ! Et tu es ...?
- Je viens aider comme l'an passé et l'année d'avant encore.
- Oui, c'est très bien, mais ça ne me dit pas qui tu es. C'est quoi ton prénom ?
- Euh ! Ben, disons... Enfin, comment dire ? Appelle-moi comme tu veux, je m'adapterai, pas de soucis pour moi.
Je vis bien l'étonnement et la gêne de Simon se dessiner sur son visage. Une légère moue effaça son sourire pendant un court instant.
- Ouah, c'est bizarre comme réponse, ça ! Tu es bien mystérieux ! Tu es recherché par le FBI, ou alors par la CIA ? ajouta-t-il en riant à gorge déployée. Alors je vais t'appeler Günther ! Günther-le-Teuton ! dit-il en riant à nouveau. Tu es vraiment mystérieux, je ne dis pas que ça m'inquiète, mon frère m'avait prévenu qu'il pouvait y avoir des gars bizarres, mais bon, tu es le premier que je croise aujourd'hui..."
Roman qui aborde cette fois-ci le sujet de la succession dans une famille princière d'un duché (imaginaire) d'Europe où le seul héritier possible est un enfant né hors mariage et qui se trouve être un moine gyrovague, marchant aux gré de ses envies sur les routes de France.
Frère Boniface va-t-il accepter d'être assailli par les paparazzi, d'être recherché par les envoyés du palais ducal, et surtout de rencontrer son géniteur qui l'a rejeté dès la naissance pour monter enfin à son tour sur le trône à la place d'une de ses demi-sœurs dont le duc régnant conteste la légitimité ?
Illustration : Tifenn-Athénaïs David (Instagram : la_petite_fee_spaghetti)
367 pages