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— Vous aviez eu besoin de moi ? demandai-je alors que je vis Ancelin et Dumont se regarder tous les deux en fronçant les sourcils.
— Non ! Non, Proust, je n’avais pas eu besoin de vous, seulement j’aurais aimé en être informé plutôt que d’être mis devant le fait accompli, c’est tout !
— Désolé, mais GuS... GuS ! dis-je étonné. Mais tu es venu à pied ?
— GuS ne prend pas les transports en commun, il ne conduit pas non plus, d’ailleurs il n’a pas de permis de conduire. Il a donc pris un taxi. Est-ce que GuS peut parler au commandant Pelletier.
— Je t’écoute, GuS ! répondit-il aussitôt.
— GuS veut l’enquête !
— Je t’ai déjà dit que je ne pouvais pas, tu es trop proche de la victime.
— D’accord ! dit-il en sortant une enveloppe de l’intérieur de Gibus. Voilà ! C’est pour le commandant Pelletier.
— C’est quoi ? dit-il en décachetant l’enveloppe blanche.
— La démission de GuS.
— Ta démission ? Mais je la refuse ! Tu es sous contrat pour au moins trois ans, renouvelable, il n’en est pas question.
— Un contrat peut être résilié ! s’écria-t-il.
— Peut-être, mais pas sous le coup de la colère, comme maintenant.
— GuS n’est pas en colère, pas encore, il est contrarié, c’est tout ! D’ailleurs, dit-il en ouvrant une valise qu’il avait apportée avec lui, GuS ne veut plus de la moto miniature, dit-il en la mettant entre les mains du commandant. Il ne veut plus non plus de l’ambulance, ajouta-t-il en la posant aussitôt sur le bureau de Corentin. Il ne veut plus de la voiture de police, poursuivit-il en la posant sur celui de Victor, et je ne veux plus du camion de pompier, finit-il en le posant sur mon bureau. GuS te rend aussi les clefs de ton appartement, capitaine Proust, et il exige les clefs de son appartement. Je ne suis plus ton frère. Je ne suis plus ta crapule, non plus ! dit-il en pleurant. Vous êtes tous des traîtres et des méchants et GuS n’aime pas les traîtres et les méchants.
Nous étions là à le regarder, sans rien comprendre. Il avait déjà refermé sa valise et me tendit la main.
— GuS attend les clefs de son appartement.
— Mais GuS ? Qu’est-ce... Tu es bien GuS, tu n’es pas une de ces... Tu n’es pas Sabin, ou Gobrien.
— GuS est GuS, il veut ses clefs, et tout de suite.
Je plongeai ma main dans ma poche et en sortis les clefs qu’il me prit carrément des mains. Il sortit la poignée télescopique de sa valise et partit à nouveau dans le couloir, toujours en pleurs, en dévalant les escaliers.
— GuS ! Attends GuS ! hurlai-je dans le couloir au niveau des escaliers alors qu’il était déjà sur le perron de l’immeuble.
34e roman, 5e et dernier tome de la saga GuS de François-Xavier David. Cet ultime volet révèle enfin les origines de tous les tourments du jeune homme depuis sa venue au monde à Rennes. Après le refus du commandant Pelletier de lui confier une enquête d’agressions dont le jeune autiste est lui aussi une des victimes, GuS, après une terrible colère, se la voit confier directement par la juge d’instruction. Secondant toujours Justin Proust, capitaine de police, et un nouveau collègue, il va une fois de plus résoudre l’enquête avec brio.
GuS mène une nouvelle enquête sur des agressions qui atteignent ses proches ou ses collègues. Les menaces sont grandissantes et GuS voit rouge quand il découvre enfin le véritable coupable au point d'être prêt à commettre l'irréparable.
Tome 5/5 de la saga GuS
Illustration : Tifenn-Athénaïs David (Instagram : la_petite_fee_spaghetti)
733 pages