par
Les années cinquante commencent, on se croit moderne. On trouve trois boucheries dans le quartier et des bistrots à chaque coin de rue. Les bonnes épouses vont à confesse. Le vin soutient les travailleurs de force. Les communistes sont à trente pour cent et on fesse les enfants de bon coeur.
Je grandis dans les ruines de la poudrerie du Moulin Blanc près de Brest. Enfant des ruines, marmous, c'est à dire singe en breton.. Certains font un livre sur un bout de marais, une rivière, une montagne, moi je veux surtout revivre aussi fort que possible les temps qui ont abouti à mon adolescence.
J'évoque le milieu ouvrier de ces années de reconstruction, les voisins, des bouts d'Histoire. Avec les annecdotes, les traditions familiales, la vie de tous les jours.
Et dans le langage de l'époque aussi, encore teinté du breton des grands-parents, assaisonné de ce qu'on appelle aujourd'hui des bretonnismes.