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Avant-propos
L’architecture de Feuillages repose sur un parallélisme, un contrepoint entre l’enfance, la mémoire de ses paysages intérieurs et extérieurs, et le pays biblique, lieu de la plus lointaine mémoire humaine.
Ainsi la première et la troisième partie évoquent les images, les présences, les visages du monde de l’enfance. Un monde que l’écriture poétique donne de revivre purifié, comme créé de nouveau au fil des mots glanés sur les chemins du temps. La vieille demeure, le jardin, l’école, la rivière, le fleuve, la mer, la terre de landes et de blés, les proches et les lointains, l’attente de l’enfant…, tout s’efface et renaît.
La deuxième et la quatrième partie suggèrent la terre d’une antique et fondatrice aventure. Des paysages, des visages, des présences. La cité de lumière, le sable du désert, le lac de Tibériade qui a la forme d’une lyre, le ciel azur…, tout revient dans l’humble arche du poème.
Du pays où le soleil se couche au pays où le soleil se lève. Occident et Orient. Enfance d’un homme, enfance de l’homme. Dialogue de la nature, des regards, des sons, des mémoires. Aventure langagière et existentielle.
L’unité se situerait dans la douce expérience du mystère qui incline, comme une brise, les feuillages.
Landes de mystère,
Halliers de braise,
Une main appelle.
La cloche encore sonne,
Ami d’un long voyage,
Des pas sous les arches.
Les peupliers s’inclinent,
Une lampe frémit,
Poème d’étoiles.