par
Sur la route de Plougrescant
L’amour avait toujours été une forme étrange de l’inachèvement avant Nathalie. J’avais été amoureux mais sans certitude. J’avais aimé mais sans emballement. Au moment de notre rencontre, j’incarnais presque toutes les manières de suicides ratés. Elle, représentait l’existence avec tout ce qu’elle avait un peu d’écœurant à mes yeux malades. Elle était d’une beauté stupéfiante qui, littéralement, engourdissait à l’instar de ce verre de vin blanc que l’on sirote en plein soleil dans ces étés caniculaires au sein desquelles le soleil flatte le chichi jusqu’à le mimer. Elle avait soif d’être aimée autrement après trente ans de mariage. Elle voulait faire l’amour avec un autre homme. Elle désirait être la femme d’un autre parce qu’elle n’avait pas assez pratiqué ce jeu d’ubiquité qui vous rend à vous-même et qui neutralise le temps sans sève qui prend les contours du radeau de la vie quotidienne, des vacances ou de l’éducation des enfants. La beauté, c’est toujours le contraire de la nostalgie qui procède de l’amollissement.