Association des Ecrivains de Bretagne

Fermeture ajournée des zones d’ombre co-écrit avec Julien Farges

par Valéry MOLET

Couverture d’ouvrage : Fermeture ajournée des zones d'ombre co-écrit avec Julien Farges

Si l’on pense, avec Russell, que « lire un auteur dans l’unique but de le réfuter est le meilleur moyen de ne pas le comprendre », si donc, laissant de côté la perspective d’acquérir à peu de frais la réputation académique de lecteur « profond », on accepte de lire un philosophe pour le comprendre, il reste encore, à en croire certains qui les présentent comme une alternative, deux façons de s’y prendre. Tandis que la première consiste à le lire en se demandant « que veut-il dire ? », la seconde consisterait à le faire en se demandant « d’où parle-t-il ? »

 

Aucune hésitation, pour ma part, sur la voie qui me paraît la bonne : je ne vois pas comment faire sérieusement l’économie de la première, et la seconde me semble parfaitement superflue. Il est vrai, pourtant, que la détermination du « lieu » depuis lequel s’énonce une philosophie a pu historiquement servir à la clarification les thèses qu’elle avance (qu’on pense à la façon dont la question de savoir « d’où » est rédigée la Critique de la raison pure a pu contribuer à faire émerger de façon particulièrement féconde, chez les idéalistes allemands, le problème de la réflexivité du discours philosophique en rapport avec la question de la systématicité de la philosophie). Mais dans le quotidien académique, privilégier cette question va souvent de pair avec la mythologie de « l’impensé », c’est-à-dire avec l’effort paradoxal destiné à montrer tout ce qui n’est pas dans une philosophie mais qui la commanderait d’autant plus essentiellement, et dont la mise en évidence serait bien sûr l’indice de la profondeur de vue de l’interprète qui le dévoile. Je crois naïvement que la profondeur de cet impensé est inversement proportionnelle à la précision de la lecture, et donc que cette seconde manière de lire est encore, le plus souvent, une manière délibérée de ne pas comprendre.

À propos de l’auteur

Né le 18 février 1968, Valéry Molet est énarque et historien de formation. Écrivain, il a publié une vingtaine d’ouvrages : romans, nouvelles, essais et poésies. Il a créé et préside les éditions Sans escale depuis 2017 où il publie des poètes et romanciers contemporains, entre autres, Mathias Lair, François Mourelet, Hélène Révay, Pascaline David, Paloma Hermine Hidalgo ou Denise Le Dantec. Il rédige également des articles pour de nombreuses revues (zone critique, le littéraire…). Il vit et travaille à Paris.

Romans

La pâture des vers, La Petite Hélène
Le sort de l’animal, La Petite Hélène
Au fond de la rade, Nouvelle Marge
L’exquise sensation du rejet, Sans escale

A l'aube d'un paradis occasionnel, Nouvelle marge

Poésies

Animaux vivants à l’intérieur, Nouvelle Marge
Le crématorium inutile, poésies, Ex aequo
Aucune ancre au fond de l’abîme, La Petite Hélène
La séquestration du carbone, Nouvelle Marge
Et moi, je rirai de votre épouvante, Unicité
Fermeture ajournée des zones d'ombre, avec Julien Farges, Sans escale
Ironiques, les abîmes ultimes, avec Dalibor Frioux, Sans escale

L'extrême limite de la nuit, Sans escale

Nouvelles

Le nœud du pendu, L'échappée belle
Dénouements, L’échappée belle
L'aménagement des crevasses, Unicité
Injures précédant un amour légendaire, Unicité

Essai

L’appel des décombres. Pourquoi je lis « Gilles » de Pierre Drieu La Rochelle, le Feu sacré

Perpétuité pour défenseurs de l'infini, essai sur Louis Aragon, Douro

Les livres d'artiste

Pont-Croix gris, avec le peintre Jacky Essirard, atelier de Villemorge

Achever, avec le peintre Jacky Essirard, atelier de Villemorge

Dernière station avant Douarnenez, avec le peintre Jacky Essirard, atelier de Villemorge

 



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