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Né en 1940 à Lambézellec, qui était encore une commune indépendante de Brest, dans une famille de marins, Hervé Grall est un des dix-huit fondateurs de l'Union démocratique bretonne (UDB), en janvier 1964. Quatre ans avant Mai 68, déjà chargé de cours dans un lycée de Brest et encore jeune étudiant en administration des entreprises à Rennes après avoir suivi les cours du géographe Michel Phlipponneau dans cette même ville, il se trouve aux avant-postes d'un mouvement inédit qui traverse la jeunesse bretonne et vise tout à la fois l'émancipation culturelle, économique, sociale et politique du peuple breton, de Brest à Clisson. L'autoritarisme du pouvoir d'État mais aussi les luttes de décolonisation, en Afrique notamment, façonnent alors un paysage idéologique clivant où chacun doit se positionner.
Son engagement public, Hervé l'ancre aussi dans une histoire familiale et des racines brestoises giflées par les embruns et des choix plus personnels qui l'amèneront à consacrer sa vie professionnelle toute entière et plus encore à la mer et aux marins. La pêche, l'ostréiculture, le nautisme et le patrimoine maritime sont autant de domaines qui n'ont guère de secret pour lui. À ce bourlingueur qui aime revisiter sa bretonnité en explorant l'ailleurs, la mer offre un langage universel sans pareil.
« Homme libre, toujours tu chériras la mer ! » nous assène Charles Baudelaire. « C'est plus qu'un homme aussi devant la mer géante, Ce matelot entier !... » lui fait écho son contemporain de Morlaix, Tristan Corbière. Faut-il s'étonner qu'Hervé Grall nous parle à la fois de la liberté du marin et de la quête d'autonomie des Bretons ?
Hervé Grall est l'auteur de plusieurs ouvrages de référence dans le domaine maritime. "La Recouvrance, carnets de bord", édité en 2009 par Skol Vreizh, a été récompensé par le grand prix de l'Académie de Marine. "Landévennec et la Marine" a paru en 2019 chez le même éditeur.