Association des Ecrivains de Bretagne

Les francs-tireurs de l’Armée oubliée

par Charles DES COGNETS

Quand ses armées capturaient des francs-tireurs allemands, Napoléon en faisait fusiller quelques-uns à chaque étape pour inspirer la terreur et tarir leur recrutement. Confronté à la même résistance, une fois les armées professionnelles françaises battues à Sedan et à Metz, Bismarck fit passer le message à ses troupes d’être elles-aussi impitoyables. Malgré cela, dans cette guerre franco-prussienne de 1870, près de 80 000 Français prirent le parti de s’équiper à leurs frais et de monter au feu hors les structures officielles de commandement.

Parmi eux, il y eut la Légion bretonne que créa un officier de Marine rennais, assisté d’un ancien zouave pontifical natif du Morbihan. Faite au départ de Bretons bien évidemment, elle attira aussi des Alsaciens, des Parisiens, des Toulousains, des Marseillais, des Espagnols venus d’Algérie, des Castrais, des Niçois, et d’autres encore. Pendant tout un hiver particulièrement rude, elle combattit courageusement dans les Vosges, sur la Loire, derrière la Lisaine, et pour finir dans le Jura enneigé et glacé, avant de devoir se replier en Suisse avec une Armée de l’Est, totalement oubliée par le ministre chargé de négocier l’armistice.

Inspirée par les ouvrages polémiques publiés par ses deux officiers fondateurs, devenus opposés, voici l’histoire de cette unité un peu hors normes, représentative de ces 400 ou 450 différents corps-francs qui constituèrent une sorte d’armée informelle qui fut bien mal utilisée.

À propos de l’auteur

Quand une vie professionnelle est trop prenante, elle interdit d’agir sur tout ce qui s’en écarte. Alors quand on atteint ce statut dit de retraité, et qu’on décide de ne pas se mettre en retraite, tout ce dont on a été privé devient possible. Fouiller dans des centres d’archives dispersés sur toute la France ou presque, et parfois à l’étranger, courir ici et là pour collecter des documents privés porteurs d’informations inédites, passer des heures dans les bibliothèques les plus riches à la recherche de textes oubliés et parfois négligés. Tout devient possible. Et quel plaisir alors que de partager les fruits de ce nouveau travail… en écrivant.

Et écrire, cela peut être : décrire et analyser une réussite entrepreneuriale inattendue dans la Bretagne du XIXème siècle : raconter heure par heure le déroulé de ces jours où, contrairement à d’autres plus récents, Paris brûla, ravagé par les combats de rues ; expliquer ce que fut le parcours d’hommes d’origines sociales et géographiques multiples qui, tenant tête pied à pied à l’envahisseur prussien de 1870, parcoururent la France dans tous les sens avant de passer la frontière suisse dans un tout dernier combat. Et d’autres textes à venir, fruits de d’autres recherches, ou parfois plus légers mais toujours inspirés des faits venus du passé.

Et c’est avec beaucoup de passion, une bonne dose de méthode, et l’utilisation des souvenirs, des expériences, des savoir-faire, accumulés au fil d’une vie personnelle ou en entreprise, avec au cœur le souvenir des ajoncs et des bruyères en fleur, de la douceur du crachin sur le visage, de ce goût de sel qu’apportent les embruns venus du grand large, qu’un Breton né en 1940 dans un petit village de le Bretagne profonde cherche à offrir ces pages imprégnées d’histoire.



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