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Quand ses armées capturaient des francs-tireurs allemands, Napoléon en faisait fusiller quelques-uns à chaque étape pour inspirer la terreur et tarir leur recrutement. Confronté à la même résistance, une fois les armées professionnelles françaises battues à Sedan et à Metz, Bismarck fit passer le message à ses troupes d’être elles-aussi impitoyables. Malgré cela, dans cette guerre franco-prussienne de 1870, près de 80 000 Français prirent le parti de s’équiper à leurs frais et de monter au feu hors les structures officielles de commandement.
Parmi eux, il y eut la Légion bretonne que créa un officier de Marine rennais, assisté d’un ancien zouave pontifical natif du Morbihan. Faite au départ de Bretons bien évidemment, elle attira aussi des Alsaciens, des Parisiens, des Toulousains, des Marseillais, des Espagnols venus d’Algérie, des Castrais, des Niçois, et d’autres encore. Pendant tout un hiver particulièrement rude, elle combattit courageusement dans les Vosges, sur la Loire, derrière la Lisaine, et pour finir dans le Jura enneigé et glacé, avant de devoir se replier en Suisse avec une Armée de l’Est, totalement oubliée par le ministre chargé de négocier l’armistice.
Inspirée par les ouvrages polémiques publiés par ses deux officiers fondateurs, devenus opposés, voici l’histoire de cette unité un peu hors normes, représentative de ces 400 ou 450 différents corps-francs qui constituèrent une sorte d’armée informelle qui fut bien mal utilisée.