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Trente ans après, Cécile est encore hantée par la mort de son mari le jour de l'anniversaire de celui-ci. "Quarante-deux ans ! Ce n'est pas un âge pour mourir, se répète-t-elle." Chaque année, le jour fatidique lui rappelle la vie d'avant. Pourtant dans cette vie de famille idéale, le pire est arrivé.
Construit d’après des rêves qui se révèlent être l’obsession de l’au-delà, ce 11e roman de Gisèle Meunier-Picquet renvoie à la persistance des souvenirs, à leur transformation et à leur bonification qui s’opèrent au cours d’une vie. Peut-être ce processus se retrouve-t-il dans le récit de témoins au cours d’auditions à des intervalles plus ou moins éloignés. Ce qui est vrai un jour, ne l’est peut-être plus six mois, dix ans plus tard.
Déjà depuis plusieurs années, elle vivait sur une frontière très mince, évoquant alternativement la réalité et les souvenirs qui se transformaient au fil du temps. Enfin, elle espérait pouvoir réinterpréter les événements. Bien qu’il fût parti depuis trente ans, Cécile le sentait toujours là. Il venait la visiter la nuit dégageant beaucoup de mélancolie et de nostalgie heureuse. Pourtant au réveil, c’était une déception.
Que dire finalement de Jacques ? Il avait montré toutes les facettes de la nature humaine : courageux, odieux, papa-gâteaux, papa frayeur, sensible ou révoltant… « Alors, se demanda Cécile. À qui avais-je affaire ? »