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Dans "Sartrouville, l'envol d'une île";, j'ai souhaité que mes souvenirs servent de matériaux à une embarcation singulière qui tenterait de s'amarrer à d'autres rivages humains, dans des ports en émotion profonde ...
Un lieu saturé d'affect possède une plasticité singulière ... ses limites reproduisent la danse de l'estran ... notre mémoire, pareille à cette lune capricieuse qui se joue de l'océan, les repousse et les attire sans cesse ...
Ce Sartrouville-là s'est envolé pour des périféries aléatoires aux solitudes pendulaires, loin, très loin de son archipel d'existences ...
Il me reste les contours d'un visage multiples, quelques voix affichées dans l'espace, discrètes, pareilles aux péniches sur les eaux de laz Seine ... il me reste les rhizomes arpégés d'un électrophone, la science jazzistique que nous jouait mon frangin, la chaleur du formica et celle des copains, la posture mégalithique du béton, mon père accoudé à son comptoir de livres ... et le sourire de ma mère, essentiel ...
Mêlant prose, vers libres, rimés et dialogues, ce "récit poétique" s'articule autour de 5 chapitres, une introduction et un épilogue ... les thèmes abordés sont l'enfance, la jeunesse en banlieue dans ces années 1960- 1980, les luttes sociales, le théâtre ( le Théâtre de Sartrouville était dirigé à cet époque par Patrice Chéreau ), l'école, l'apparition des radios pirates ( l'auteur anima une émission pendant 3 ans dans la radio associative de la ville ), le syndicalisme, les succès de Renaud et d'Alan Stivell ...