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Julien n'a pas toujours été l'adolescent heureux qu'on est en droit d'imaginer, serré dans le gilet trop que ses parents ont tricoté pour lui, mal à l'aise dans un style efféminé.
Mais son passé pétri d'abandons et de non-dits refait surface au décès de son grand-père, vétéran de la Grande Guerre, auprès duquel il trouvait grâce et force.
À cette occasion, il redécouvre sa mère qu'il adore, et Henriette, une vieille tante qui lui révèle une partie de ses origines. Vont aussi lui revenir en mémoire les délicieuses Constance et Stella, deux femmes qui ont bouleversé sa vie et propulsé sur une planète où il était attendu pour un destin que pas un seul instant il n'avait imaginé.
Dans les papiers de son aïeul, il découvre un billet à l'adresse de Makhouré N'Diaye que son grand-père avait sauvé au Chemin des Dames le 23 avril 1917. Julien part à la recherche de ce tirailleur sénégalais. En chemin il assemble les parties manquantes de son histoire qui le conduiront à se réconcilier avec lui-même, ce dont il a toujours été, un homme.
Quel scénario le grand-père avait-il écrit pour offrir à son petit-fils un avenir meilleur ? Qui avait composé les rôles tenus par Constance et Stella, sans oublier sa mère et Henriette qui apparaissaient dans cette mise en scène extraordinaire ? Mais qui était donc le grand ordonnateur de cette chorégraphie ?
« Constance » n'est pas un livre sur la Grande Guerre avec toutes ses évidences meurtrières. Au contraire, il s'agit d'une réflexion sur l'homme, sa vie et le sens qu'il veut lui donner. L'auteur signe ici une très belle aventure humaine comme il aime les écrire, à la première personne, encore plus proche du lecteur ; un livre sur l'adolescence, cette période parfois difficile entre l'enfance et l'âge adulte pendant laquelle se forme la pensée abstraite.
Tout au long de ce roman, l'amour se décline sous de multiples facettes, ces fils imaginaires en forme d'arc en ciel qui renouent entre elles plusieurs générations.
Yvon Kerurien